Dans un monde où tout se quantifie, se calcule et peut être appréhendé de manière rationnelle, l'art fait figure d'exception. De fait, il semble être l'un des derniers refuges où peuvent se développer le rêve, l'inqualifiable, l'inquantifiable, l'irrationnel, voire même l'utopie.Je le pense en tant qu'artiste.Mais permettez-moi de jouer sur les deux tableaux, et de vous l'avouer dès maintenant : je pense en effet que l'art est un des fétiches du monde-tel-qu'il-va : un processus présenté comme universel et transhistorique, ayant existé de tout temps, alors qu'il masque en réalité des phénomènes sociaux particuliers, dont il est possible de retracer la généalogie et de dévoiler la relativité.